La genèse du programme
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
|
![]() |
![]() |
|
![]() |
![]() |
|
![]() |
![]() |
1 - Les motivations politiques
L'orientation nouvelle d'une politique spatiale des Etats-Unis est liée aux progrès effectués par son grand rival: l'URSS. En effet, au début des années 60, les soviétiques possèdent un avantage technologique sur les Etats-Unis. Les premiers exploits dans le domaine spatial leur sont ainsi attribués.
C'est le 4
octobre 1957 qu'est lancé le premier satellite artificiel de la
Terre, Spoutnik 1, rapidement suivi d'Explorer 1 lancé par les
américains en janvier 1958. Quelque mois plus tard, en octobre
1958, la NASA, est fondée. Les soviétiques envoient
différentes sondes vers la Lune, dont une qui prendra les
premiers clichés de la face cachée de la Lune, le 4 octobre.
Le vol de la chienne Laïka vient encore prouver l'avance
soviétique dans le domaine spatial. Et le vol de Youri Gagarine,
sera vécu comme un tremblement de terre, nommé le " Pearl
Harbor scientifique ". Les américains sont bel et bien
dominés par les soviétiques.
![]() |
![]() |
A gauche, Spoutnik, le premier objet envoyé dans l'espace. L'URSS enverra par la suite Youri Gagarine.
Les Etats-Unis
ne se sont pas rendu compte du rôle stratégique et militaire
que représentait l'Espace, alors que Khrouchtchev, lui, l'exploite
à démesure. Les dirigeants américains perçoivent cette
conquête de l'Espace uniquement d'un point de vue scientifique.
Eisenhower, quant à lui, trouve que l' "on s'agite beaucoup
pour de petites balles en l'air".
Mais le vol de Gagarine va bouleverser cette mentalité
défaitiste et les Etats-Unis vont réagir. Le 25 mai 1961, John
Fitzgerald Kennedy fait son célèbre discours au Congrès et
annonce qu'un américain marchera sur la Lune avant la fin de la
décennie. Il engage ainsi son pays dans une course vers la Lune
contre les soviétiques. Son discours est bien-sûr accompagné d'une
demande de fonds que le Congrès devra approuver. Cet argent
financera les programmes Mercury et Gemini, tous les deux
antécédents aux missions Apollo.
Le programme Apollo , c'est avant tout un défi technique. Pour y arriver les américains auront besoin de leurs meilleurs ingénieurs ainsi que de ceux des pays étrangers. En 1945, lorsque les Etats-Unis entrent en Allemagne, ils découvrent des centres de recherches pour les fusées V2. Ils font également prisonniers les scientifiques allemands pour les expatrier aux USA. Wernher von Braun était l'un d'eux. Cet homme sera l'investigateur des programmes spatiaux américains tels que Apollo, Mercury ou Gemini.
![]() |
![]() |
J.F.Kennedy lors de son discours face au Congrès et Wernher von Braun.
2 - Les motivation économiques
Les
différents programmes spatiaux ne présentent pas seulement un
aspect politique et militaire mais également économique. En
effet, la création de la NASA a généré de nombreux emplois et
le budget dédié à la recherche spatiale s'est envolé.
A l'apogée de la préparation du programme Apollo, la NASA
employait prés de 36 000 fonctionnaires mais faisait également
appel à environ 376 000 personnes par le biais de ses sous-traitants.
La plupart d'entre eux travaillent dans des usines qui fabriquent
les fusées ou sur la base de lancement de Cap Canaveral ou
encore au centre de contrôle de Houston, au Texas.
![]() |
![]() |
Cap Canaveral et le Kennedy Space Center.
Le budget
annuel des opérations était de 5,2 milliards de dollars, soit
environ 4,2 milliards d'euros. Ce fut un gouffre budgétaire !
Mais le plus impressionnant reste le budget total de la NASA pour
le programme Apollo, entre 1961 et 1973, qui s'éleva à 25,4
milliards de dollars !
Avec le développement des technologies spatiales, les Etats Unis
vont mettre en service de nombreux satellites améliorant ainsi
les communications dans le monde. Ces apports sont une source de
profits pour le gouvernement américain.
Toutefois les principales motivations restent d'un ordre politique. Les deux "Grands" se sont lancé un défi de plus et le vainqueur sera reconnu comme tel. Les programmes apporteront également leur lot de nouvelles technologies pour les états.
3 - Le programme Mercury
L'objectif des missions Mercury est de mettre au point les techniques de lancement, de révolutions terrestres ainsi que de retour sur mer. Lors des six missions qui composent le programme, les Etats-Unis envoyèrent les premiers américains dans l'Espace. Pour cela, la NASA avait mis au point une capsule envoyée par un simple missile. On utilisa en premier lieu un missile Redstone. Ce dernier mesurait 21 m de haut pour un poids de 28 tonnes. Par la suite, les astronautes furent envoyés par une fusée Atlas. Le programme se scinde donc en deux parties selon le type de fusée : Mercury-Redstone et Mercury-Atlas.
![]() |
![]() |
La capsule Mercury et le lanceur Redstone.
Le premier vol, le 5 mai 1961, Mercury Mr-3, piloté par Alan Shepard, parcourut 485 km, à une altitude de 187 km, pendant 15 minutes 22s. Il accomplit un vol suborbital, c'est-à-dire qu'il ne fut pas satellisé. Ce fut le premier américain à voyager dans l'Espace. Les Soviétiques, en réponse, qualifièrent cet exploit de " saut de puce ".
![]() |
![]() |
![]() |
Alan Shepard lors de Mercury 3.
Les missions Mercury MA qui suivirent augmentèrent alors les objectifs ; partir plus loin donc plus longtemps, et donc parcourir plus ... Ainsi Gordon Cooper fera un vol de 34 heures 19 minutes 49s à une altitude de 267 km, parcourant ainsi 900 000 km. Six vols eurent lieu de 1961 à 1963, pour un total de 53 heures 55 minutes et 27s. Le coût du programme Mercury se chiffre à ½ milliard de dollars.
4 - Le programme Gemini
Le
programme Gemini n'est qu'une version "améliorée" du
programme Mercury. De nombreux experts estimaient qu'il aurait
fallu passer directement des missions Mercury au Programme Apollo.
Néanmoins, il compta 12 missions ayant pour objectif de mettre
au point les sorties extravéhiculaires ainsi que les techniques
du rendez-vous orbital, manoeuvre clé de l'ensemble du voyage
spatial prévu par la NASA.
Gemini est le nom d'une cabine biplace de 3200 kg. Sa mise en
orbite est effectuée par un propulseur Titan II, fusée à 2
étages construite à partir d'un missile de l'USAF.
![]() |
![]() |
Photos du lanceur Titan II et de sa
capsule Gemini.
La
fréquence des lancements est fixée à un lancer tous les deux
mois. Les astronautes sélectionnés pour ces vols sont
principalement ceux qui se sont illustrés précédemment dans
les missions Mercury, mais aussi une nouvelle vague d'astronautes,
formés spécialement par la NASA, dont Neil Amstrong et Edwin
Aldrin.
Différentes durées ainsi que plusieurs objectifs sont affectés
aux missions Gemini. On effectue des tests de changement d'orbite,
de reconnaissance photographique... Tous ces vols s'enchaînent
et durent parfois jusqu'à prés de 191 heures pour Gemini 5.
Edward White effectuant une sortie dans l'Espace lors de Gemini 4.
Le programme Gemini s'achève avec Gemini 12. Les astronautes restèrent 4 jours en orbite et Aldrin effectua trois sorties extravéhiculaires pour tester les techniques de travaux dans l'espace.
5 - Les débuts difficiles
Après la réalisation de Mercury et de Gemini, les américains doivent maintenant relever leur défit : marcher sur la Lune. Le programme Apollo est lancé. Pour cela les ingénieurs de la NASA doivent élaborer un lanceur bien plus puissant que Atlas ou Titan. En 1962 les Etats-Unis finissent d'élaborer la fusée Saturn 5. Ils procèdent à des essais sur les réacteurs, sur les scaphandres et se penchent sur une question majeure: dans quelle sorte de vaisseau les astronautes voyageront-ils et aluniront-ils ?
Le 27
janvier 1967, les astronautes d'Apollo 1 prennent place
dans le module de commande afin d'effectuer des tests et des
manoeuvres en prévision du grand départ. Mais un incendie se
répand dans la capsule et l'équipage est brûlé vivant. La
NASA retiendra les leçons de ce tragique accident.
Il n'y eut pas vraiment d'Apollo 2 et 3. Mais deux missions
eurent toutefois lieu, sans que l'on ait beaucoup d'informations
sur elles. Enfin, les vols reprennent le 9 novembre 1967 avec le
lancement d'Apollo 4. C'est une mission
inhabitée afin de tester le matériel avant d'y installer des
hommes. Il faudra attendre Apollo 7 pour qu'une
mission soit habitée. Celles qui suivirent ont préparé l'alunissage
d'Apollo 11.
Retour en haut de la page